Morgane GRIEZMANN, étudiante en 2ème année à l’École d’IBODE de Lyon fait partie de la 1 ère promotion de la formation en 2 ans. Elle nous livre son ressenti et son expérience sur les 18 mois qui viennent de s’écouler.

Après l’obtention de mon diplôme en 2013, j’ai fait le choix d’explorer les différentes possibilités d’exercice qu’offrait la profession d’infirmière en travaillant dans des divers services pendant 7 ans. Durant ce parcours, j’ai eu l’occasion d’assister à quelques interventions chirurgicales. J’ai perçu alors que travailler en service et travailler au bloc opératoire étaient deux expériences bien différentes. En service, les IDE s’occupent des patients dans leur chambre, administrent les médicaments, effectuent des examens et dispensent des soins de base appris en IFSI. Le travail au bloc opératoire me semblait beaucoup plus spécialisé et implique une connaissance approfondie de l’environnement technologique et des procédures chirurgicales.

Les situations opératoires me paraissaient intenses, nécessitant de la part des infirmiers une grande vigilance et une  attention accrue portée sur chaque détail. Cet univers, chargé d’adrénaline m’a immédiatement séduite. Ainsi, lorsque l’opportunité d’y travailler s’est présentée, j’ai postulé pour un poste au bloc opératoire dans l’établissement privé où j’exerçais.

J’ai intégré alors une équipe principalement constituée d’IBODE qui m’ont appris les notions élémentaires de l’environnement du bloc opératoire et de la prise en charge des patients. Cependant, j’ai rapidement perçu qu’il me manquait un socle solide de connaissances et que j’agissais plus par mimétisme que par conviction, en reproduisant ce que l’on m’apprenait chaque jour.

Je suis une personne motivée par le travail en équipe, intéressée par les procédures techniques et animée par le défi constant de remise en question. C’est pour cela que m’inscrire aux épreuves d’entrée à l’école d’IBODE était pour moi une évidence. J’ai saisi l’opportunité qui m’était offerte par mon établissement, le Médipôle Lyon-Villeurbanne, de pouvoir aller à l’école d’IBODE en étant financée. Ma motivation à suivre cette formation a été entendue par mes employeurs qui ont su voir l’intérêt que représentait la montée en compétences pour les patients et le personnel.

J’avais alors une idée de l’IBODE que je souhaitais devenir. Je tenais en premier lieu à pouvoir offrir aux patients des soins de qualité comme je le faisais en service où j’avais acquis une expertise. Je voulais être une professionnelle fiable, que mes collègues et l’équipe puissent compter sur moi. Et puis je souhaitais avoir un niveau qui me permet trait de transmettre mon savoir.

J’attendais donc de la formation qu’elle me permette d’atteindre mes objectifs, qu’elle me fasse progresser en m’apportant des connaissances théoriques et en me faisant découvrir d’autres lieux d’exercice. J’espérais qu’elle apporte un sens aux actions que je conduisais.

Cela fait aujourd’hui 18 mois que j’ai intégré l’école d’IBODE de Lyon. Je fais partie de la toute première promotion d’étudiants qui expérimentent la réingénierie de la formation IBODE en 2 ans, sanctionnée par un Master. Je le vis avec beaucoup de fierté. Dans moins de 6 mois, je serai titulaire je l’espère, de ce prestigieux diplôme.

Au cours des 18 mois qui viennent de s’écouler, j’ai reçu de cette formation beaucoup plus que ce que j’en attendais en réalité. L’acquisition du savoir théorique qui me faisait défaut m’a permis d’apporter un éclairage pertinent sur ma pratique. Je comprends aujourd’hui le sens de mes actions. Mais il y a une chose que l’école m’a apporté et qui est beaucoup plus subtile, qui ne coule pas de source : c’est la posture de réflexion et d’analyse. Aujourd’hui sur le terrain, je réfléchis à chaque instant.

Est ce que je fais bien ? Est-ce sécuritaire ? Est-ce utile ? Est-ce pertinent ? Est-ce performant ? Pour le patient ? Pour l’équipe ? Cette façon de travailler ne s’apprend pas « sur le tas ». C’est un long processus, une vraie transformation de l’esprit.

Durant ma formation IBODE tout s’est articulé, la théorie, l’analyse et la pratique. La multitude des stages que j’ai effectué et leur variété me permettent à présent d’avoir une base solide pour ma future prise de poste.

Pour ma part, les stages ont été et sont encore une expérience incroyablement enrichissante. S ’ils sont à chaque fois pour moi l’occasion de mettre en application pratique les connaissances théoriques enseignées à l’école, ils sont aussi l’opportunité de découvrir d’autres équipes expérimentées. J’ai pu ainsi observer, apprendre et pratiquer de nouvelles techniques qui vont me servir dans mon futur établissement et dans ma pratique professionnelle.

J’ai développé mes compétences techniques mais aussi relationnelles, j’ai renforcé ma confiance en moi, je me suis familiarisée avec des procédures très spécifiques que je n’avais jamais eu l’occasion de pratiquer lors de mon expérience professionnelle au bloc opératoire. Les stages m’ont offert la possibilité de rencontrer de nouvelles personnes, de tisser d’autres liens professionnels, d’intégrer un réseau, de m’ouvrir à de nouvelles opportunités professionnelles et de me permettre d’explorer des domaines qui m’intéressaient. Une des nouveautés intéressantes de la formation a été pour moi le stage de recherche clinique.

Cela me paraissait au départ complètement abstrait. Au final, ce fut une vraie révélation, une expérience très enrichissante et stimulante. J’ai eu l’opportunité de travailler sur des projets passionnants, d’explorer de nouvelles idées, de remettre aussi à jour aussi certaines connaissances. Cela m’a aussi permis de contribuer à l’avancement des connaissances dans un domaine d’études particulier. J’ai pu collaborer avec une équipe très à l’écoute. Cela m’a permis de me familiariser avec le processus de recherche scientifique ce qui m’aide considérablement à cette heure pour la réalisation de mon mémoire. J’ai été encadrée pendant ce stage, par l’attachée de recherche clinique du Médipôle Lyon-Villeurbanne, un des plus gros établissements de santé privé de la région.

Bien qu’accueillant très régulièrement des stagiaires en recherche, cette unité n’avait jamais reçu de stagiaire IBODE. La responsable a été ravie de m ’avoir en stage, car je comprenais parfaitement ce dont il était question forte de mon expérience de terrain. Elle a d’ailleurs émis le souhait de reconduire l’expérience chaque année. Quant à moi, je saisis à présent l’intérêt d’un travail de recherche conduit avec rigueur et j’envisage plus tard grâce à mon diplôme d’IBODE, d’apporter mon aide lors de recherches cliniques en faisant le lien entre le bloc et les services de recherche.

La formation m’a également permis de revoir mes bases en anglais puisque nous recevons un enseignement portant là-dessus. Je me sens à présent plus à l’aise pour les lectures d’articles scientifiques, les communications des congrès anglophones ou tout simplement pour soutenir une conversion avec un soignant ou un patient étranger.

Enfin, j’ai hâte de découvrir dans quelque temps le stage de radiologie interventionnelle, une nouveauté supplémentaire dans la formation. Pour moi qui ai une expérience professionnelle de la salle hybride, je suis certaine que je vais découvrir et apprendre de nouveaux éléments que je pourrai réinvestir sur le terrain.

La formation n’a certes pas été facile tous les jours. Reprendre ses études en étant une jeune maman de deux enfants en bas âge demande de l’investissement organisationnel, physique et intellectuel. Il faut être motivée. Passer du statut de professionnelle à celui d’étudiante, puis de celui d’étudiante à celui de professionnelle pendant l’été suivant la 1ère année où l’on retourne chez l’employeur et repasser à nouveau du statut de professionnelle à celui d’étudiante en début de 2ème année, était un peu déroutant. Cela implique une bonne capacité d’adaptation. Mais ces 18 mois sont passés à toute allure. Je m’approche de la fin et bientôt, j’intégrerai la grande et belle famille des IBODE.