MARS BLEU est le mois de sensibilisation contre le cancer colorectal et de son dépistage. Cette opération nationale vise à lutter contre ce cancer digestif touchant chaque année, près de 45000 hommes ou femmes. Il s’agit du 2eme cancer le plus meurtrier en France, occasionnant près de 18000 décès par an selon les chiffres de l’Institut National du Cancer.

Plus de 90% des cancers du côlon se déclarent après 50 ans, faisant de cette population, une population à risque. Les autres facteurs de risque identifiés sont liés au mode de vie (consommation d’alcool, tabagisme, sédentarité, inactivité physique, surpoids et obésité, alimentation avec une consommation faible en fibres, excessive de viande rouge ou de viandes transformées contenant des nitrites ou nitrates).

Le cancer colorectal se développe initialement à partir d’une tumeur bénigne précancéreuse appelée polype. Un polype est défini par une masse tissulaire développée à partir de la muqueuse intestinale et qui fait saillie dans la lumière digestive. La plupart des polypes sont asymptomatiques du fait de leur petite taille, c’est-à-dire qu’ils n’occasionnent pas de symptômes. Ils peuvent cependant saigner, mais le plus souvent le saignement est occulte, c’est-à-dire non-visible. Avec le temps, le polype augmente en taille et se transforme en une tumeur maligne qu’est le cancer du côlon. Cette évolution du polype au cancer est lente et peut durer plusieurs années.

Grâce au dépistage par recherche de sang occulte dans les selles, le cancer colorectal peut être découvert à un stade précoce. Ce test de dépistage permet aussi de détecter les polypes avant même qu’ils ne dégénèrent en cancer ce qui fait de lui un allié de taille dans le combat préventif du cancer colorectal. Il s’agit d’un test immunologique reposant sur la détection de sang dans les selles grâce à l’utilisation d’anticorps qui reconnaissent et s’accrochent à l’hémoglobine contenue dans le sang. Ce test immunologique est plus performant que son prédécesseur (test HEMOCULT II) et permet de détecter 2 fois plus de cancers et 3 à 4 fois plus de polypes à risque de transformation maligne.

En France, un programme de dépistage organisé, entièrement pris en charge par la sécurité sociale, est proposé tous les 2 ans aux personnes âgées entre 50 et 74 ans. Il est simple d’utilisation car il ne requiert qu’un seul prélèvement de selles. Les résultats sont adressés par courrier ou par mail dans les 15 jours suivant l’envoi. Les personnes dont le résultat du test est positif sont invitées à se rapprocher d’un gastroentérologue pour réaliser une coloscopie afin de détecter la présence éventuelle de lésions précancéreuses (polypes) ou de cancer. Dans plus de la moitié des cas, la coloscopie ne décèle aucune anomalie. Elle détecte un polype dans 30 à 40 % des cas, et un cancer dans 8 % des cas.

Il est donc fondamental de participer à ce dépistage national et d’inciter vos proches à y participer afin de bénéficier d’un réel bénéfice dans la prévention et le dépistage du cancer de colon.

Quelques chiffres :

  • Près de 35 % de la population a réalisé un test de dépistage du cancer colorectal en 2020-2021, un chiffre en hausse par rapport à la période précédente (2018-2019) mais toujours en deçà du standard européen (45 %).
  • Le taux de participation est plus élevé chez les femmes (35.7%) que chez les hommes (33.5%) avec une augmentation avec l’âge.
  • La proportion de test positif est de 3,6 % correspondant à 219 910 personnes dépistées positives en 2021.
  • 96% des tests de dépistage sont négatifs, 4% sont positifs.