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Le Dr Olivier Ganne, Anesthésiste-réanimateur et Président de CME, décrit l’organisation mise en place au sein du Médipôle Lyon-Villeurbanne et notamment l’unité mobile d’intubation et l’unité géographique.

 

« La première phase de l’épidémie de Covid-19 a été exceptionnelle par le flux de malades à hospitaliser en particulier en service de réanimation. Un schéma organisationnel quasi militaire a été mis en place très rapidement. L’objectif était d’assurer en toute sécurité la prise en charge des détresses respiratoires. Aux pôles médicaux habituels (Réanimation, Urgences et services de médecine), nous avons souhaité ajouter 2 unités dédiées à la prise en charge des urgences respiratoires.

 

La première est une unité mobile d’intubation (UMI). Composée d’un médecin anesthésiste et d’une infirmière diplômée d’état de SSPI et fonctionnelle 24h/24h en autonomie complète, l’unité est déclenchée par le médecin réanimateur.

Que ce soit aux urgences, en médecine ou en réanimation, cette unité avait l’exclusivité des intubations. Les objectifs de cette unité étaient de répondre aux cahier des charges suivants : rationalisation des ressources nécessaires compte tenu des vigilances sur les médicaments notamment, augmentation du niveau d’expertise de ce geste rendu difficile par les protections, et diminution de « l’exposition virale ».

 

La deuxième est une unité géographique. Nous l’avons dénommé « zone tampon » ou « zone de déchocage », située près de la réanimation elle a été identifiée comme zone Covid+. L’objectif était de muter les patients dans cette zone si leur état le permettait (80 % des malades) afin de réaliser les gestes techniques nécessaires (Intubation, Pose VVC, Cathéter artériel, SNG, etc.). Cette unité géographique permettait de réaliser l’intubation et tous les gestes techniques dans les conditions de sécurité et de confort maximales. Une zone dédiée permet d’éviter de faire des entrées en direct en réanimation et ainsi alléger la charge de travail. Enfin, l’unité permet de temporiser les entrées en réanimation, et les éventuels transferts.

Ces 2 unités ont fonctionné ensemble. Dans le cadre d’une gestion des risques rigoureuse, le fonctionnement a été basé sur la réalisation de protocoles stricts, le suivi de check-lists nombreuses et l’autocontrôle permanent au sein du binôme infirmière – médecin. Chaque intervenant a été formé et a pu s’entrainer à la réalisation des gestes sous contraintes.

 

Toutes les procédures réalisées ont permis une prise en charge en toute sécurité des patients en détresse respiratoire.

Nous souhaitons remercier tous les intervenants de l’établissement qui ont accepté ce type d’initiative dans l’intérêt des patients. »