Coordination des parcours de soins : le rôle du numérique dans le renforcement du lien ville–hôpital

Le 4 décembre dernier, la Mutualité française Auvergne-Rhône-Alpes et le Médipôle Hôpital Mutualiste ont organisé une table ronde consacrée à un enjeu majeur de notre système de santé : comment fluidifier les parcours et renforcer la continuité des soins entre l’hôpital et la médecine de ville grâce au numérique.

Cette soirée a permis de croiser les regards de patients, de professionnels de santé et d’acteurs du numérique autour d’une même conviction : les outils digitaux ne sont pas une fin en soi, mais un levier au service du soin et de la relation humaine.

Retour sur les points clés de cette table ronde.

 

Les besoins des patients lors des transitions hôpital-Ville

Un constat partagé : à la sortie d’hospitalisation, les patients expriment un besoin accru d’accompagnement, de compréhension des informations médicales, de coordination entre acteurs et de confiance dans la gestion des données.

Le numérique doit être un levier au service du patient et du soin, en libérant du temps dans la relation patient–médecin pour privilégier l’écoute et l’accompagnement.

 

La montée en puissance des solutions numériques éprouvées

Les chiffres de la région Auvergne-Rhône-Alpes témoignent de cette dynamique :

• 2 592 290 usagers disposaient d’un compte Mon Espace Santé activé fin septembre 2025,
• 1 690 610 Dossiers Médicaux Partagés (DMP) étaient alimentés en octobre 2025.

Ces outils constituent une base solide pour améliorer la continuité des parcours.

 

Des retours d’expérience concrets et opérationnels sur l’apport du numérique 

Les échanges ont mis en lumière des solutions déjà opérationnelles :

• MES et le DMP, pour centraliser et sécuriser les données,
• la téléexpertise, pour fiabiliser les diagnostics,
• MonSisra, facilitant les échanges entre professionnels,
• l’application Résilience, utilisée par les patients du Médipôle pour le suivi post-hospitalisation.

Ces dispositifs apportent :

• une meilleure fluidité des échanges entre ville et hôpital,
• une fiabilité accrue des diagnostics,
• une sécurisation renforcée des données,
• et une implication active des patients dans leur propre parcours.

 

Les freins et leviers d’adoption

Si les bénéfices sont indéniables, plusieurs conditions doivent être réunies pour favoriser l’appropriation :

• du temps disponible pour se former et s’acculturer,
• un accompagnement pratique et pédagogique,
• une clarification des rôles au sein des équipes de soins.

 

INTERVENANTS :

• Aziz Aberkane, Patient partenaire, membre de l’association France Rein
• Salim Bretagnolle, Responsable de territoire Axe Rhodanien, GCS SARA
• Emilie Cler, Chargée de mission, animation territoriale du Numérique en Santé, ARS ARA
• Dr Emilie Faudel, Pharmacien hospitalier, Médipôle Lyon Villeurbanne
• Dr Marcel Garrigou-Grandchamp, Médecin Généraliste, Conseiller ordinal sur le Rhône
• Dr Oleksandr Ogorodniitchouk, Médecin Oncologue Radiothérapeute, MHM
• Marlène Uda, Sous-directrice, accompagnement des offreurs de soins et de la régulation, Cpam69