Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis infirmière depuis vingt-cinq ans. J’ai débuté à la clinique du Tonkin, au SIPO (Soins en continu à la suite d’une chirurgie) de chirurgie vasculaire. Il y a presque quinze ans, j’ai participé à la création du centre des plaies et cicatrisation où je travaille toujours. Mon rôle est transversal. J’assure les consultations externes avec les médecins vasculaires et j’interviens auprès des équipes du Médipôle pour les avis et le suivi des plaies.

Pourquoi avez-vous eu envie de vous engager en faveur du handicap ?

C’est une patiente malvoyante que je connais depuis longtemps qui m’a parlé de l’association Chiens Guides Lyon & Centre-Est. Elle vient toujours accompagnée de son chien-guide et nous avons souvent discuté de tout ce que cet auxiliaire à quatre pattes lui apporte au quotidien. Elle m’a expliqué que l’association cherchait des familles référentes et m’a permis de réaliser que mon métier pouvait être compatible avec cette mission. De plus, dans ma famille, nous avons toujours eu des chiens. Ma mère, qui a 89 ans, en a encore un et je vois au quotidien les bienfaits que cela lui apporte. La marche, les interactions sociales, la présence.
J’ai donc décidé de me renseigner sur leur site et je suis venue rencontrer des familles référentes lors de la vente du muguet du Médipôle Hôpital Privé en mai 2025. J’ai ensuite déposé un dossier de candidature et j’ai présenté le projet à la directrice des soins infirmiers, Mme Guy, qui m’a proposé de le présenter en COMEX.

En quoi consiste le rôle de famille référente ? 
Je serai famille référente pendant environ 24 mois. Je vais accueillir un chien à partir de ses deux mois jusqu’à ses deux ans selon un rythme proche de l’alternance entre la vie en famille et les périodes à l’école des chiens-guides. Le chien devra être avec moi en permanence. Je ne pourrai pas le laisser seul plus de trois heures dans la journée. Il m’accompagnera donc au travail, dans mes loisirs,

partout où je vais.Au début, il faudra assurer sa propreté et son bien-être puis, au fil du temps, faire respecter les apprentissages transmis par les éducateurs. Je suis aussi très curieuse de voir ce que la présence d’un animal peut apporter aux patients en consultation. Le chien est un médiateur. Il crée du lien et facilite les échanges. Pour les personnes déficientes visuelles, il représente une liberté et une autonomie supplémentaires.

Toute l’équipe du centre de plaies et cicatrisation est impatiente d’accueillir un élève chien-guide !

Comment votre projet a-t-il été accueilli par les équipes du Médipôle Hôpital Privé ?

Quand j’ai présenté ma démarche, j’ai reçu un accueil très positif. Toute l’équipe du centre des plaies et cicatrisation a été enthousiaste, médecins, chirurgiens, secrétaires. La direction du Médipôle Hôpital Privé a également été favorable. Pour l’instant, j’en suis au début de la procédure.
J’ai participé à une réunion avec le formateur et l’éducateur et je devrais suivre prochainement des formations plus spécifiques. C’est un projet qui doit être mûrement réfléchi car il demande du temps et qu’il modifie forcément les habitudes. Il faut garder à l’esprit qu’au bout de vingt-quatre mois, le chien avec lequel on a vécu s’en va pour accompagner une personne malvoyante.

Un message à faire passer ?

Sur le plan personnel, c’est une grande joie de pouvoir contribuer à l’autonomie d’une personne déficiente visuelle en participant activement à la formation d’un chien-guide. On peut tous s’engager pour le handicap. L’essentiel est de trouver la forme qui nous correspond et d’oser franchir le pas !